13/12/2013

QUESTION #1 : En France, que met-on en place pour accompagner les adoptés à «besoins spécifiques» ?


«Ces troubles psychotraumatiques sont méconnus, sous-estimés, rarement dépistés 
et diagnostiqués par les professionnels de la santé qui n'ont pas été formés 
pendant leurs études médicales à la psychotraumatologie et à la victimologie, 
et qui ne le sont toujours pas. Ces troubles psychotraumatiques sont spécifiques 
et le symptôme principal: la mémoire traumatique (les réminiscences des violences) 
est pathognomonique c'est-à-dire non seulement caractéristique des violences traumatisantes 
mais aussi pouvant établir la preuve diagnostique d'un traumatisme. 
Or la prise en charge des troubles psychotraumatiques et de leurs conséquences 
est essentielle et doit être la plus précoce possible, ce qui la rend d'autant plus efficace, 
et permet d'éviter des vies fracassées et d'arrêter un cycle de violences subies ou agies.» 

Le simple fait d’adopter a-t-il le pouvoir de résoudre les traumatismes et deuils liés à l’abandon et au déracinement d’un enfant? Non. Surtout quand s’accumulent les bouleversements: de référents affectifs, de deuils multiples, de changement de nom et prénom, de maison, de pays, de culture, de langue maternelle, de climat, de couleur de peau, de nourriture... Les «besoins spécifiques» ne viennent pas «naturellement» de la personne adoptée; ils sont la conséquence normale de chocs et de d’arrachements imposés. Les conséquences de cette mémoire traumatique non prise en charge? Des adoptés se suicident, d’autres se retrouvent en hôpital psychiatrique, en prison ou à la rue («30% des SDF sont d’anciens enfants placés», selon l’Académie de Médecine). Quand le gouvernement va-t-il pouvoir mettre en place un accès gratuit à un accompagnement adapté par des professionnels formés en traumatologie? Cet accès devrait aussi être proposé aux adoptants et aux parents biologiques qui en ont besoin.